Parce qu’on n’a pas toujours quelqu’un pour jouer avec soi, et que le simple fait de manipuler un jeu de cartes est un véritable petit bonheur, pourquoi ne pas initier votre enfant à la réussite aussi appelée patience (ou solitaire, sur les ordinateurs) ? En plus de l’occuper quelque temps, ce petit jeu lui fera travailler bon nombre de compétences.
1 ) Les règles du jeu de la patience
La réussite se joue avec un jeu de 52 cartes, hors joker donc. Le but du jeu est de reformer les 4 piles de couleur (Pique, Cœur, Carreau, Trèfle) par ordre croissant, de l’As au Roi.
Pour commencer la partie, vous devez tout d’abord répartir 28 cartes en 7 colonnes. Formez une première ligne de 7 cartes, les 6 premières faces cachées, la 7e face visible. Puis, formez une 2e ligne de cartes sur la première, les 5 premières faces cachées, la 6e visible. Puis, une 3e, 4e, jusqu’à 7 lignes, en plaçant toujours une carte de moins que la ligne précédente et en découvrant toujours la dernière carte. Il restera alors 24 cartes qui constitueront la pioche. (cf. photo d’illustration)
C’est à vous de jouer : sortez les As dès que vous en apercevez, ils constitueront le point de départ des piles de couleurs à reconstituer. Ainsi, une fois l’as de cœur sorti par exemple, dès que vous découvrirez le 2 de cœur, vous pourrez le sortir du jeu et le placer sur la pile de cœur. Puis le 3, 4 et ainsi de suite jusqu’au Roi.
2e étape : observez les cartes faces visibles et voyez si vous pouvez les remanier. Pour ce faire, empilez toujours en alternance du noir sur du rouge et inversément en créant des suites décroissantes. Un 7 de cœur est posé sur une colonne face visible ? Vous pouvez y placer un 6 noir (pique ou trèfle), puis un 5 rouge (coeur ou carreau), etc… En déplaçant des cartes d’une colonne à l’autre, cela va vous permettre de retourner les cartes cachées du dessous. Lorsque vous ne pouvez plus déplacer de cartes faces visibles, c’est le moment d’utiliser votre pioche.
3e étape : retournez les cartes de votre pioche 3 par 3, et voyez si la carte du dessus peut être placée sur la table. Si oui, cela peut déclencher d’autres remaniements ou simplement découvrir une nouvelle carte de la pioche. Si aucune action n’est possible, prenez à nouveau 3 cartes de la pioche, et réitérez l’opération jusqu’à la fin de la pioche. Lorsque la pioche est épuisée, recommencez à la retourner 3 cartes par 3 cartes. Si vous avez pris une carte au tour précédent, par décalage, de nouvelles cartes devraient se découvrir.
Jouez jusqu’à ce que vous ayez reformé les 4 piles de couleur, mais attention, la patience n’a pas 100% de réussite contrairement à ce que son nom peut laisser croire. On peut tout à fait être bloqué sans possibilité de jouer une carte. Il ne vous reste plus alors qu’à recommencer une partie !
2) Les compétences mises en oeuvre dans la patience
- Observer
Comme souvent dans les jeux de carte, l’observation est la compétence de base utilisée. Il faut bien regarder les cartes à disposition sur la table ou dans la pioche pour savoir lesquelles peuvent être déplacées ou lesquelles seront bientôt disponibles. Cette compétence-clé est la compétence première qui sert toutes celles que nous allons détailler ci-dessous.
- Prendre des décisions
Parfois deux coups sont possibles en même temps : on a une dame noire par exemple et deux valets rouges disponibles. Lequel choisir, celui qui est dans une colonne plus petite qui pourrait donc être épuisée rapidement et générer un trou (à boucher uniquement avec un roi, attention !) ou au contraire lui préférer une colonne plus grande et qui ouvrira donc davantage de possibilités ? L’option peut se jouer aussi entre découvrir une carte sur la table ou utiliser une carte de la pioche (c’est donc pour ça qu’il faudra avoir en amont bien observer toutes les cartes à disposition et ne pas forcément précipiter son coup sans évaluer les autres possibilités) : là encore, il s’agit de 2 stratégies différentes.
Enfin on peut aussi avoir le choix dans l’ordre des cartes à retourner, dans 2 colonnes différentes : je peux utiliser un 6 noir et un 2 rouge. Quelle action faire en premier puisque ces actions peuvent en déclencher d’autres… On a presque l’impression d’avoir le doigt sur le bouton de l’arme nucléaire en fait !
- Mémoriser
Pour choisir, l’observation vous aidera certes, mais aussi la mémoire : il peut être utile de se souvenir que sous une carte visible de la pioche se trouve le 2 de cœur que vous attendez depuis 3 tours pour débloquer tout le jeu !
- Calculer
Rappelez vous que la pioche est distribuée 3 par 3. Donc prendre une ou 2 cartes à un tour générera un décalage la prochaine fois que vous distribuerez la pioche. Pour débloquer ce fameux 2 de cœur, pourquoi ne pas essayer de calculer quelle carte jouer ou ne pas jouer dans la pioche pour le libérer au tour suivant !
- Jongler (mentalement)
Comme au rami voleur, il est possible de réorganiser les cartes pour en libérer certaines. Exemple : j’ai une suite qui contient un 5 de cœur. Or, j’ai un 5 de carreau tout seul sur une colonne, qui, si je le déplace, me permet de découvrir une nouvelle carte. Enfin, ma pile de cœur s’arrête au 4. Je peux donc libérer le 5 de coeur en plaçant le 4 noir, le 3 rouge et le 2 noir sur mon 5 de carreau, placer mon 5 de coeur sur ma pile de coeur et ainsi déplacer mon 5 de carreau désormais recouvert par d’autres cartes sur ma suite initiale. J’ai ainsi pu découvrir une nouvelle carte !
Enfin, parce qu’on joue seul, sans personne pour surveiller, il peut être facile de tricher. Mais comme vous n’êtes en compétition qu’avec vous-même, il est plus facile de se demander si gagner en trichant c’est vraiment gagner ? C’est à voir entre vous et votre conscience, mais en attendant, on ajoute rigueur et honnêteté à la liste des compétences travaillées !
Vous voyez comme un simple jeu de cartes, pratiqué en solitaire en plus, peut être riche ! Ajoutons à cela qu’il est peu encombrant, peu onéreux, amusant (si, si) car on est contre soi-même (et le hasard aussi, un peu), et vous obtenez un jeu parfait pour le train ou pour passer le temps durant une vingtaine de minutes, temps pendant lequel votre concentration sera au maximum.
Philo & Coaching
Manque de confiance, baisse de motivation à l’école, stress, difficultés relationnelles : aider votre enfant à se poser les bonnes questions pour avancer dans la vie, avec l’aide d’une coach professionnelle certifiée.