Publié par Asmodee, la Guerre des Moutons est un jeu de tuiles amusant, aux graphismes mignons, qui s’adresse à un jeune public (dès 7 ans). Très drôle dès 2 joueurs, il boostera votre sens de l’observation et votre logique visuo-spatiale.
1 ) Les règles du jeu la Guerre des Moutons
Dans la Guerre des Moutons, vous incarnez un berger d’un troupeau d’une certaine couleur (noir, bleu, jaune, rouge). En début de partie, vous êtes le seul à connaître votre couleur.
Le but du jeu est de construire l’enclos fermé comprenant le plus grand nombre de moutons.
Pour ce faire, vous poserez des tuiles qui comportent au choix des moutons de différentes couleurs ou d’une seule et même couleur, des clôtures, des quartiers de villages, des morceaux de forêts, un loup, un chasseur.
La subtilité c’est que pour pouvoir poser une tuile, il faut que le(s) côté(s) avec le(s)quel(s) elle est en contact avec une ou d’autres tuiles doit avoir une image commune : un mouton noir doit toucher un mouton noir, un quartier de village un autre quartier de village, etc…
Le gagnant est le joueur qui a le plus de points en fin de partie (nombre de moutons dans un enclos fermé + bonus pour les premiers à finir le jeu).
2) Les compétences mises en oeuvre dans la Guerre des Moutons
- Bluff
Lorsque la partie commence, les joueurs sont les seuls à connaître leur couleur. Chacun peut donc mener en bateau ses adversaires pendant un temps, en posant un coup des tuiles de moutons bleus, un coup des tuiles de moutons rouges, etc. Cet écran de fumée les empêchera d’être bloqué en début de partie.
- Observation
Chaque joueur commence avec 4 tuiles. Mais au cours du jeu, il va rapidement en acquérir un plus grand nombre. En effet, à chaque tour, il repioche un nombre de tuiles équivalent aux nombres de côtés que touche la tuile qu’il vient de poser : s’il pose une tuile adjacente à 3 tuiles, il en piochera donc 3. Je vous laisse imaginer combien vous en avez en main au bout d’un moment.
Ajouter à cela que les tuiles sont bifaces et que certaines se ressemblent beaucoup, et vous aurez une idée du sens de l’observation dont vous allez devoir faire preuve pour repérer le bon (meilleur) endroit où vous pouvez mettre vos tuiles. Rappelons-le, vous ne pourrez poser une tuile que si les côtés qui lui sont adjacents sont identiques : un côté village doit toucher un village, des moutons noirs doivent toucher des moutons noirs, etc… Et comme les tuiles ont 4 côtés, cela peut rapidement devenir un vrai casse-tête !
- Logique visuo-spatiale
Observation donc pour repérer les tuiles qu’on a en main, mais c’est même de logique visuo-spatiale dont il s’agit puisqu’il faut être capable de repérer quelle tuile va où. Plus le jeu se développe, plus un grand nombre de tuiles est déployée, plus la situation se complexifie. On se retrouve avec beaucoup de “petits trous” où caser ses tuiles qui doivent coïncider parfois avec 3 côtés différents. Donc repérer la tuile qui va bien et surtout dans quel sens la tourner pour pouvoir la placer n’est pas toujours évident, surtout lors des premières parties. Mais c’est en se concentrant et s’entraînant qu’on devient un bon berger.
- Mémorisation
Après plusieurs parties, il est bon de se souvenir du type de tuiles qui existent pour anticiper sa construction d’enclos. Ainsi, si on se souvient qu’il existe une tuile avec 2 moutons bleus, 1 jaune et 1 rouge dans tel sens, cela facilitera la prise de décisions et la direction qu’on prendra pour former notre pâturage.
- Prise de décisions
Comme tout bon jeu de stratégie, chaque tour va être le théâtre d’un horrible choix à opérer.
A quel moment révéler ma couleur ? Avantage : la tuile qui révèle ma couleur compte 4 moutons et me permet de jouer 2 coups de suite. Mais une fois ma couleur révélée, les autres adversaires auront beau jeu de me bloquer.
A quel moment fermer mon enclos ? Il faut attendre d’avoir un certain nombre de moutons, certes, mais plus je complexifie mon enclos, plus j’aurais de risque de peiner à le fermer, ou de me bloquer moi-même si je n’ai pas la tuile adéquate.
A quel moment abandonner la partie : si je pense que je ne pourrais pas faire mieux, je peux décider d’arrêter de jouer et je bénéficierai alors d’un bonus de points. Mais attention, les autres, eux, peuvent continuer autant qu’ils le veulent et obtenir au final un enclos plus grand que le mien.
Je peux également choisir de faire un peu d’anti-jeu, comprendre essayer de bloquer mon adversaire en posant une tuile qui va lui complexifier la tâche, qui nécessitera par exemple qu’il pose une tuile bien précise s’il veut pouvoir continuer son enclos, tuile unique qui peut s’avérer être en ma possession (gniark, gniark, gniark). Et dans ce cas, il sera dans l’obligation d’abandonner cet enclos, pour en construire un autre.
Je peux aussi utiliser mon tour de jeu pour placer un loup pour invalider l’enclos d’un de mes adversaires, jusqu’à ce qu’il ait un chasseur à poser pour contrer mon loup.
Enfin, je peux fermer l’enclos d’un de mes adversaires pour m’assurer qu’il ait moins de moutons que moi.
La Guerre des Moutons est une très bonne initiation aux jeux de stratégie pour les plus jeunes. Ludique et rapide, on peut y rejouer souvent, et les parties sont aussi drôle à 2, 3 ou 4. Aucun risque de vous endormir en comptant ces moutons-là !