Unearth, proposé par Brotherwise Games et distribué par Edge, est un jeu de société qui fait la part belle aux calculs et aux probabilités. De jolis graphismes, de la rapidité et des règles simples sont les ingrédients de ce jeu au contexte fort sympathique. Regardons de plus près.
1 ) Les règles du jeu Unearth
Vous êtes une tribu à la recherche des cités perdues de votre ancienne civilisation. Revendiquez des ruines, collectez des pierres précieuses et construisez des merveilles pour engranger le plus de points et remporter la partie.
Chaque joueur dispose de 5 dés : 3 à 6 faces, 1 à 8 faces et 1 à 4 faces (déjà, c’est un aspect ludique du jeu, les dés à 4 et à 8 faces font toujours leur petit effet auprès d’enfants qui ne connaissent que les dés à 6 faces ; ça peut être aussi une petite initiation à la géométrie et voir un dé pyramidal rouler…).
Il existe 3 moyens de faire des points :
- engranger des cartes Ruines
- construire des merveilles en collectant 6 pierres précieuses présentes sur ces cartes Ruines : 6 pierres précieuses d’une même couleur donne une merveille majeure, 6 pierres précieuses de couleur différente donne une merveille mineure
- réaliser des combinaisons (3 merveilles de types différentes offrent un bonus ; des cartes ruines de 5 couleurs différentes aussi).
A chaque tour, le joueur annonce quelle carte Ruine il convoite et lance un dé. Plusieurs joueurs peuvent à leur tour jouer sur cette même carte.
Si un joueur fait 1, 2 ou 3, il collecte une pierre précieuse présente sur la carte ; si la valeur de la carte est atteinte par addition de toutes les points affichés sur les dés, la carte est revendiquée par le joueur qui a le dé qui affiche le plus gros score.
2) Les compétences mises en oeuvre à Unearth
- Calcul et probabilités
A Unearth, tout se joue aux dés. Chaque carte Ruine vaut un certain nombre de points (de 9 à 17) et pour pouvoir revendiquer la ruine, il faut que le total des dés présents sur la carte atteigne au moins la valeur de la carte ET qu’un de vos dés affiche le chiffre le plus élevé.
Exemple : sur cette carte à 13 points, on a un dé bleu affichant 5, deux dés jaunes affichant 3 et 4 et un dé vert à 2. On a un total de 14 points, la Ruine peut donc être revendiquée. Et bien que le joueur jaune ait deux dés présents dessus, c’est le joueur bleu qui l’emporte puisque son dé affiche le plus grand nombre.
Il va donc non seulement s’agir de compter en permanence le total de points sur chaque carte pour savoir à combien on est du total requis mais également calculer la probabilité de faire certains chiffres.
Exemple : mes adversaires ont presque atteint le total de points pour revendiquer une Ruine mais le maximum que leur dé affiche est 3. Or, il me reste mon dé 8 : j’ai donc plus d’une chance sur 2 de faire au moins 4 et de remporter la mise. Ca se tente…
A contrario, cette ruine contient une pierre turquoise qui me permettrait de terminer ma merveille majeure. Je vais alors plutôt lancer mon dé 4 : j’ai ainsi 3 chances sur 4 de récolter la pierre.
- Prise de décisions
Sur quelle carte jeter mon dévolu ?
Comme souvent, il s’agit de trouver le juste équilibre entre la couleur de la carte visée (il existe des combinaisons de couleur qui à la fin rapporte plus ou moins de points), la valeur de la carte (une carte plus chère sera de facto plus longue à avoir et mobilisera plus de dés) et le nombre de joueurs qui la convoitent (plus il y a de joueurs dessus, plus il sera difficile de l’emporter).
Dois-je opter pour une carte ou pour une pierre précieuse et ainsi construire ma merveille ?
Les cartes rapportent des points certes, mais la construction de merveille aussi. Or, ce n’est pas la même stratégie. Pour revendiquer une carte, il faut sortir un gros score avec ses dés, je vais donc privilégier des dés à 6 ou 8 faces. Pour obtenir des pierres et construire ma merveille, je dois faire entre 1 et 3, et donc privilégier un petit dé, idéalement le dé à 4 faces.
Enfin, j’aurais aussi parfois intérêt à jouer mon dé sur une carte que je n’ai aucune chance de revendiquer parce que mon score sera trop faible mais s’il permet d’atteindre le total des points de la carte, je pourrai récupérer mes dés engagés dessus (tant qu’une carte n’est pas revendiquée, les dés engagés dessus y sont “bloqués”). Et je pourrai également récolter une carte spéciale par dé engagé sur la carte. Ces cartes spéciales me confèreront par la suite des pouvoirs comme changer la valeur de certains dés présents sur les cartes (les miens ou ceux de mes adversaires), de tirer à nouveau mes dés, etc.
- Résilience
D’autres adversaires peuvent convoiter la même carte que moi, et me la ravir, il va falloir apprendre à gérer la frustration et adapter ma stratégie. Je pensais pouvoir avoir cette carte qui me permettait d’achever ma combinaison de 5 couleurs différentes et ainsi de générer un bonus, mais le joueur bleu vient de faire 6 contre toute attente et s’empare de la carte sous mon nez. Qu’à cela ne tienne, je vais m’adapter.
Il me manquait une pierre rouge pour achever ma merveille majeure, mais là encore, un autre joueur vient de s’en emparer. Je vais donc devoir changer de stratégie et me concentrer peut-être sur une merveille mineure.
- Motricité fine
Ce n’est clairement pas la compétence la plus importante du jeu mais il faut tout de même la signaler : réussir à construire les merveilles, c’est-à-dire des anneaux avec les pierres hexagonales, n’est pas toujours évident. Surtout lorsqu’on construit plusieurs merveilles en même temps. Il faut comprendre comment placer les pierres pour obtenir la forme voulue et faire parfois preuve de patience et de minutie.
Unearth est un jeu rapide, dont les règles du jeu s’acquièrent vite, et qui permet une bonne gymnastique mentale tant sur le calcul que sur les probabilités. Ajouter à cela un chouette graphisme, des dés rigolos et vous obtenez une combinaison qui va plaire à vos enfants, à partir de 8 ans.