Galèrapagos, Koh-Lanta dans son salon

A la fin, il ne peut en rester qu’un… C’est souvent ce qui se passe dans les jeux de société qui voient en général la victoire d’une seule personne (ou d’une seule équipe). C’est sans compter avec les jeux coopératifs, dans lesquels les joueurs ne sont pas en opposition mais jouent conjointement pour atteindre un objectif commun et gagnent ou perdent ensemble. 
En voici un exemple très amusant, avec Galèrapagos, proposé par Gigamic, une première expérience de jeu coopératif (mais pas trop, comme l’indique la boîte). 

1 ) Les règles du jeu Galèrapagos

Vous êtes une bande de naufragés échoués sur une île. Votre mission : parvenir à vous échapper et regagner la civilisation. Pour ce faire, vous allez devoir survivre sur l’île en vous procurant assez de nourriture et d’eau tout en construisant un radeau, assez grand pour emmener un maximum de vos camarades. 
A chaque tour de jeu, chaque joueur devra choisir parmi 4 actions à réaliser : pêcher pour nourrir la tribu, collecter de l’eau pour la tribu également, construire le radeau ou fouiller l’épave pour récupérer des objets (à l’usage exclusif du joueur ou utiles au groupe). 
A chaque fin de tour, les réserves d’eau et de nourriture sont comptabilisées. Si tout le monde ne peut pas être nourri, on procède à un vote et le ou les joueurs désignés par la majorité meurent et quittent la partie.

Le jeu peut se terminer de 3 façons : 

  • le radeau est prêt et tous les survivants peuvent embarquer dessus, tout le monde gagne.
  • un ouragan arrive, il faut embarquer sur le radeau. S’il ne contient pas assez de places pour tous les survivants, on procède à un vote et certains joueurs sont sacrifiés. On gagne seul ou à plusieurs.
  • la nourriture et l’eau viennent à manquer, tout le monde meurt, personne ne gagne. 

2) Les compétences mises en oeuvre à Galèrapagos

  • Coopérer

Le but du jeu, comme nous l’avons expliqué, est simple : parvenir à quitter l’île déserte. Et c’est une mission qu’il sera difficile de mener à bien seul. D’ailleurs on peut se fixer comme objectif d’être le plus nombreux à emprunter le radeau en fin de partie. Il va donc falloir jouer en équipe.
Rappelons également que chaque tour ne permet qu’une action : pêcher, collecter de l’eau, ramasser du bois pour construire un radeau ou fouiller l’épave pour collecter des objets. Il va donc falloir alterner à chaque tour entre action collective, pour nourrir la tribu ou avancer sur le radeau, et action individuelle. En effet, n’agissez que pour vous, et au premier vote, la tribu n’aura aucun scrupule à vous éliminer. Mais n’agissez que pour le groupe et vous n’aurez aucune carte en main pour sauver votre peau si besoin. 
Enfin, la coopération comporte comporte aussi des risques : un serpent peut vous mordre alors que vous avez décidé d’aller chercher du bois, vous tomberez alors malade et ne pourrez plus prendre part à la vie de la tribu pendant un tour (vous ne voterez plus, vous ne pourrez plus opérer d’action). 
Coopérer ou ne pas coopérer, telle va être la question.

  • Prendre des décisions / opérer des choix 

Chaque tour ne permet qu’une action : il va donc falloir bien la choisir, action pour le groupe ou action solo, avec les risques évoqués ci-dessus. 
Alors, choisir d’aller chercher du bois et se faire bien voir au risque de se faire mordre par un serpent et de tomber malade pendant un tour ? 
Ou choisir de fouiller l’épave et se faire mal voir au risque de piocher une carte inutile (les créateurs du jeu ne manquent pas d’humour et ont ajouté dans l’épave un vieux slip, des clés de voiture ou encore un ticket de loterie périmé) ? Mais pour pimenter un peu le jeu, l’épave contient aussi des cartes à l’usage exclusif du joueur qui peuvent lui sauver la mise s’il est en difficulté (une ration d’eau supplémentaire ou un sandwich, voire un revolver pour tuer un autre joueur qui aurait décidé de l’éliminer en votant contre lui), ou des cartes qui serviront au groupe comme la possibilité de pêcher deux fois plus de poissons, ou de collecter deux fois plus d’eau. 
Rien n’est blanc ou noir. 

Quand jouer les cartes piochées ? Décider de jouer une carte ressource, quand on voit que la tribu est en difficulté, avant même de procéder au vote ? Une belle manière de se faire bien voir mais un risque également d’amputer ses chances de sauver sa peau plus tard quand cette carte nous sera potentiellement utile.

  • Négocier 

Comme tout bon jeu de coopération, la négociation prend une place importante dans Galèrapagos. 
D’abord, on peut négocier la répartition des tâches à chaque tour : tel joueur ira chercher de l’eau, tel autre du poisson, tel autre du bois pour le radeau. 

Il est également possible de négocier des cartes qu’on a en sa possession : je te donne une ration d’eau si tu me donnes une cartouche pour mon revolver, et je ne m’en servirai pas contre toi. Mais attention, rien n’empêche de rouler son adversaire en ne lui donnant pas la carte promise, et là, attention au retour de bâton. 

Enfin, il est possible de négocier avant un vote, comme à Koh Lanta : on se met d’accord sur la personne à sacrifier en cas de pénurie d’eau ou de nourriture. Mais attention, la personne désignée peut sortir de son jeu au dernier moment une ration d’eau ou un sandwich, voire un révolver) et là encore, sa vengeance peut être immédiate. 

  • Anticiper

Comme dans de nombreux jeux, mieux vaut toujours prévoir ses coups plusieurs tours à l’avance. Ainsi, la collecte de l’eau peut ne pas être possible à chaque tour, cela dépend des cartes climat retournées. Donc mieux vaut avoir des réserves. 
Idem pour la pêche qui peut s’avérer peu fructueuse, tout comme le ramassage du bois. Mieux vaut donc anticiper.

  • Calculer les probabilités

Lorsque vous décidez de pêcher, l’action se déroule de la façon suivante : vous piochez dans un sac 1 boule qui en contient 6 au total. 3 boules permettent de pêcher un seul poisson, 2 boules 2 poissons, et 1 seule boule 3 poissons. Il est donc intéressant de calculer les probabilités du nombre de poissons que vous allez pêcher, surtout en fonction du stock de nourriture à disposition sur l’île. 
Idem pour le bois : vous devez choisir de piocher de 1 à 5 boules parmi les 6 (5 boules vous permettront d’avancer de 5 étapes sur la construction du radeau qui en contient 6). Mais attention, si vous piochez la seule et unique boule noire, vous voilà mordu par une serpent et malade pendant un tour. 
Tout se calcule…

Galérapagos est un jeu amusant, ludique et rapide. Une première expérience de jeu coopératif pour des joueurs à partir de 8 ans qui pourront apprendre la négociation et la maîtrise de leurs émotions à défaut de faire du feu. 

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